Les chenilles processionnaires font partie des anti-stars du printemps. La preuve : demain, 18 mai, c’est la Journée des chenilles processionnaires. On en entend donc beaucoup parler mais on ne veut pas les rencontrer. Pour savoir si vous avez des chenilles processionnaires à Bordeaux, dans votre jardin, il suffit de lever la tête et d’observer vos pins. Si vous voyez des boules cotonneuses installées côté soleil, vous avez des chenilles processionnaires chez vous. Et pour savoir comment vous en débarrasser, vous pouvez écouter les conseils de Benoît Cottin, gérant de LGH, désinsectiseur à Nantes, Bordeaux et Toulouse. Lors de son intervention sur France Bleu Gironde, il a indiqué toutes les informations à connaître sur cet insecte indigène, typique du Sud.
Une chenille très urticante
Derrière chaque papillon se cache une chenille. Pour la chenille processionnaire du pin, c’est le papillon qui est caché derrière. En effet, elle est beaucoup plus connue. Et ce, pour une raison principale : on la craint car elle est très urticante. Si vous en entendez beaucoup parler depuis quelques mois, c’est normal : c’est la période des processions. La saison commence habituellement vers mars. Cependant, avec le réchauffement climatique, il fait doux plus tôt et les processions peuvent commencer dès le mois de décembre. C’est donc la saison où il faut rester très prudent. Les risques sont nombreux et les niveaux de dangerosité varient d’un individu à un autre :
- Pour les humains : réactions cutanées, problèmes respiratoires, rhinite, conjonctivite, choc anaphylactique (0,2 % des cas selon l’Observatoire des chenilles processionnaires)…
- Pour les animaux (chiens et chats) : hypersalivation, nécrose de la langue et risque fort de décès (dès les premiers signes, nous vous conseillons d’appeler les urgences vétérinaires).
- Pour les pins : destruction d’aiguilles (jusqu’à 1,5 kg par nid), affaiblissement de l’arbre…
Qu’est-ce qui rend la chenille processionnaire dangereuse ?
La raison principale de ces réactions physiques réside dans les poils de la chenille. Contrairement aux apparences, ce ne sont pas ses poils visibles qui sont dangereux. En effet, la chenille processionnaire du pin à Nantes possède 7 petits sacs internes d’où elle expulse de microscopiques poils quand elle se sent en danger. Invisibles à l’œil nu et très volatiles, ils peuvent même se déposer sur votre linge et générer des réactions allergiques.
La chenille processionnaire est également dangereuse car sa population est importante. Ceci s’explique notamment par les nombreuses techniques qu’elle a développées pour survivre :
- Toujours installés au sud pour bénéficier de la chaleur du soleil, les nids isolent très bien les chenilles pendant l’hiver (jusqu’à 20°C d’écart avec l’extérieur).
- Lors de la procession, si vous tuez la chenille de tête (une femelle systématiquement), elle sera immédiatement remplacée par une autre chenille (toujours une femelle).
- Son système de reproduction suit un cycle très bien rodé qui s’adapte facilement aux évolutions climatiques.
- Les poils qu’elle expulse sont très dissuasifs.
Comment lutter contre la chenille processionnaire ?
Comme pour tout nuisible (la chenille processionnaire du pin est reconnue nuisible pour la santé humaine depuis 2022), la lutte va s’adapter au cycle de vie de l’insecte :
- Quand les chenilles descendent le long du tronc de l’arbre (de décembre à fin mai), un piège installé sur le tronc va les intercepter. Une goulotte va les diriger vers un sac de terre où elles vont se croire arrivées pour entamer leur transformation en papillon.
- Pendant la reproduction (de l’été au début de l’automne), des pièges à phéromones vont permettre de capter des mâles ou de générer une confusion sexuelle. Ainsi, les papillons ne peuvent pas s’accoupler.
- Quand les nids sont en place, on peut procéder à l’échenillage en les coupant.
Par ailleurs, des méthodes naturelles existent, certaines plus abouties que d’autres. Ainsi, installer des nichoirs à mésanges est très efficace. En effet, la mésange bleue et la mésange charbonnière font partie des principaux prédateurs de la chenille processionnaire du pin : un couple peut manger entre 200 et 300 chenilles par jour.
D’autres méthodes sont à l’étude. Elles concernent surtout l’utilisation d’arbres feuillus. Installés face au soleil, ils perturbent les femelles qui ne reconnaissent pas le pin. Aussi, certains feuillus émettent des molécules répulsives.
Si vous avez des chenilles processionnaires chez vous à Nantes, Toulouse ou Bordeaux, nous pouvons intervenir rapidement et vous proposer la solution la plus adaptée. Contactez-nous !
Retrouvez tous les conseils de Benoît ici :